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02 Apr

FEMUA 2014: Fode Baro

Publié par SAIDICUS LEBERGER  - Catégories :  #FEMUA

FEMUA 2014: Fode Baro

Né dans une famille de notables malenke du village de Basando dans la région de Kankan, d’où sont issus de nombreux griots, Fodé Baro fait exception à la règle selon laquelle, en Guinée, seuls les griots doivent faire la musique.

Dès les premières années de sa vie, Fodé Baro est charmé par le talent de celui qu'on appelait « le dragon de la chanson africaine », Aboubacar Demba Camara, artiste guinéen hors pair des années 70. A l'école, l'adolescent excelle dans les matières artistiques, musique, théâtre... et commence à jouer du n’goni et de la guitare.

Mais voilà, pour ses parents, un jeune homme de sa situation sociale ne doit pas se galvauder auprès des artistes, ce serait une humiliation pour toute la famille. Mais le jeune Fodé est déjà une forte tête. Au début des années 80, il interrompt ses études et part se réfugier en Sierra Léone puis au Libéria. Il est finalement recueilli par un prêtre catholique français qui le forme au solfège. Ainsi durant près de cinq ans Fodé Baro, bien que de confession musulmane, anime chants et cantiques lors des messes catholiques.

La famille finit par lui pardonner, et Fodé retourne en 1985 en Guinée. Il y fait la connaissance de Myriam Makeba qui vit alors à Conakry. Sa fille, Bongui Makeba, est à la recherche d'un bassiste pour son orchestre. Fodé auditionne et se fait engager. De cette rencontre naît une vraie relation amoureuse pour la musique entre Bongui et Fodé.

L’histoire est belle (enregistrement d’un album, tournée en Europe), mais courte à cause du décès prématuré de Bongui. Fodé, après une période d’abattement, est ensuite recruté par le groupe de Mory Findian, Les Messagers, où il côtoie les grandes voix mandingues de l’époque, Mory Kanté, Sory Kandia, Salif Keïta, lorsqu’ils se produisent à Conakry.

Mais le jeune homme en veut plus. Il part pour Paris. Dans la capitale française, il suit des cours le jour (chant, musicologie, composition) et la nuit fréquente la scène africaine alors en plein essor dans les années 90.

Fodé rencontre le producteur Ibrahima Sylla – qui produit à l’époque Ismaël Lo, Baaba Maal-, avec lequel il sort Yirikiki, son premier tube d’Afro Zouk Mandingue (terme dont il revendique la paternité) qui lui donne immédiatement la renommée en Afrique et pour lequel il reçoit un prix de la Radio Africa n°1 au Gabon en 1999.

Depuis, Fodé Baro publie régulièrement des albums qui font le bonheur des pistes de danses, de Nouakchott à Libreville. Il s’installe à Dakar, qui est un pont entre la France, où il enregistre, et l’Afrique où il aligne tube sur tube. Le dernier en date, Yanfanté, date de 2009. Fort de son succès africain, Fodé souhaite maintenant conquérir l’Europe et apporter au monde sa conception de la musique :

une rythmique pour danser, mais des mots pour réfléchir. C’est ainsi qu’il lance, en juillet 2010, l’album Libération qui reprend les titres de l’album Yanfanté parus 1 an plus tôt au pays, avec 4 inédits, Söry, Katoucha (hommage à la top model Katoucha Niane, tragiquement disparue), Chaptalat et le titre Libération, avec sa rythmique de feu, dans lequel il dénonce les politiques qui laissent à l’abandon son pays, la Guinée – l’un des plus pauvres et corrompu d’Afrique-, alors qu’il recèle de mille richesses comme le fer, la bauxite… ou encore l’eau – l’or noir de demain.

Avec Libération, Fodé Baro souhaite prouver que l’on peut danser et dire des choses intelligentes en même temps. Il mérite bien le surnom que lui ont donné ses fans (et ses détracteurs) : « Fodé l’agitateur ».

Fodé Baro
Fodé BaroFodé BaroFodé Baro

Fodé Baro

Fode Baro Yanfanté

Fode Baro (Zouk Mandingue)

Aventurier (Fodé Baro)

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